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effetcocotteminute
3 septembre 2006

un jour mon prince viendra

Imaginez un bord de mer, de longues plages, le sac et le ressac des vagues.

Deux jeunes filles se promènent, découvrent le paysage, font le plein d'iode. Un peu plus loin sur la gauche, de hautes dunes. Je ne sais pas pourquoi (parce qu'il s'agit bien de "Je"), mon regard est attiré par ces dunes. J'y aperçois deux mecs, je les scrute, je les devine plus que je ne les vois réellement : ils sont comme nous : face à la mer. L'un d'eux se artificenbtourne vers nous et nos regards s'accrochent. C'est ridicule à dire mais c'est comme ça. Même si la distance nous empêche de deviner clairement les traits de nos visages, c'est sûr : nos regards s'accrochent - nous nous regardons - nous nous fixons - nous imprimons dans notre rétine le visage de l'autre - c'est certain maintenant nous nous sourions. Et puis il faut se bouger, même si j'ai fait remarquer à M., le jeune homme de la dune. Mais M. est myope alors elle s'en fiche !

Et puis la journée fait place à la soirée et comme tous les jeunes nous filons sur la plage dès que la nuit commence à tomber, parce que c'est magique : les gens deviennent des ombres - on se réunis et les bouts incandescents des cigarettes sont autant de lucioles. La mer continue inlassablement son chant - elle est comme phosphoréscente - à la fois envoûtante et dangereuse. J'ai des cigarettes mais je n'ai pas de feu - et si vous me connaissiez vous sauriez que je n'ai quasiment jamais de feu. Alors j'en demande : c'est un bon moyen pour aborder les gens, entamer une conversation. Un briquet s'allume, je tends mon visage vers la flamme. A qui appartient ce bras tendu et qui m'offre du feu ? A lui. C'est LUI : je le sais, c'est comme une évidence et apparemment LUI aussi me reconnaît.

Je serais incapable de vous dire comment ensuite on s'est parlé, quand est ce qu'IL m'a pris la main pour la première fois, enlacé pour la première fois, embrassé pour la première fois. Et ainsi de suite ... Non pas ainsi de suite parce que je n'avais jamais fait crac crac, que je n'ai pas fait l'amour avec LUI et que j'ai souvent regretté qu'IL ne fut pas mon premier amant.

Un mois durant nous nous sommes aimés. J'ai beaucoup pleuré quand nous sommes retournés chacun chez soi. Mais nous nous sommes écrits, de longues lettres, nombreuses. Et puis IL m'a fait la surprise de venir me voir, une fois puis deux, trois, quatre ... Et puis j'ai eu mon bac et puis c'était l'été suivant et puis je me suis offert un stage durant tout juillet et puis j'y ai rencontré un mec de 10 ans mon ainé. Et puis j'ai couché avec,  au point de prendre un appart avec lui et surtout je suis avec lui devenue une adulte du jour au lendemain. Alors ma relation épistolaire avec mon bel amour s'est épuisée. D'elle même j'imagine, je ne sais plus trop comment nous nous sommes éloignés l'un de l'autre.

Et un autre été c'est encore écoulé (durant lequel mon premier mari - puis ce qu'il s'agit bien de lui - s'est mis à aller voir ailleurs) et puis septembre. Nous sommes toute une bande à aller voir un grand spectacle de rue. C'est à 150 Km de où nous vivons. C'est une ville dans laquelle vit le meilleur ami de "mon bel amour" . En arrivant là bas je dis à M. (qui elle aussi était présente), que je suis sûre que je vais LE rencontrer. Elle me fait remarquer que vu les presque 1000 spectateurs, que vu que LUI n'habite pas là, que mes chance de tomber sur LUI sont plus que minimes. Je le sais mais je sais aussi que je vais LE voir. Et je L'ai vu, plus de 2 heures après je L'ai vu. Nous nous sommes retrouvés côte à côte au final du spectacle. Je tourne la tête et on se retrouve à se regarder, à se sourire, à s'enlacer, IL me prend la main, IL me dit "viens", IL veut m'emmener et je dis que non, que je ne suis pas seule. Je ne sais plus si on s'est échangé d'autres paroles. Je sais que je me suis retrouvée assise dans la voiture aux côtés du premier mari et que nous sommes rentrés chez nous.

Parfois j'ai regretté de ne pas L'avoir suivi. Souvent j'ai pensé à LUI. Tout simplement, parce que parfois ça réconforte de se dire qu'on a sans doute un jour dans sa vie rencontré le grand amour. Il y a plusieurs années de cela, j'en discutais bazaravec un ami qui était surpris que je n'ai jamais cherché à LE revoir. Alors il a appelé les renseignements et a obtenu 5 numéros de téléphone correspondant dans à SON nom. Sur les 5 bien sûr je suis tombée sur LUI. On a échangé quelques paroles, surpris l'un et l'autre de se parler après tant d'années et ne sachant pas quoi se dire.

En décembre dernier j'ai reçu un mail de SA part. IL avait envie de prendre contact avec moi. J'ai répondu : émue et émoustillée comme une gamine. IL m'a répondu qu'il avait été imprudent de me contacter, que c'est "madame" qui été tombée sur ma réponse, que ça avait fait une scène, qu'en ce moment lui et elle ce n'était pas ça. Je lui ai répondu que j'en été désolée, que mon mail de plus ne me semblait pas équivoque, que plus de 20 ans, que plus de 1000 km nous séparent. Que s'il venait dans la région voir sa famille pour les fêtes, qu'on pourrait peut être prendre le temps de boire un verre ensemble. Il a répondu que oui, qu'il venait pour les fêtes. Que non, on ne pourrait pas se voir à cause de "madame".

Et je ne vois toujours pas ce que "madame" avait avoir à faire là dedans. Je ne lui avais pas proposé un 5 à 7. Juste revoir quelqu'un absent depuis très longtemps mais qui quelque part fera toujours partie de ma vie. Que dire ? "tu m'as déçue Batman !". Parce que c'est ça, c'est ce que j'ai ressenti : de la déception. Déçue de ne pas le voir : un peu / déçue de son attitude : beaucoup, fort beaucoup. Forcément je l'avais idéalisé. Et qui je retrouve ? : un type qui merde avec sa nana et qui de ce fait se raccroche à des vieux souvenirs. Qui quand ça ne va pas bien, se retourne vers sa vieille maîtresse, sa confidente. Sauf que je n'ai jamais été sa maîtresse, sauf qu'après plus de 20 ans on ne fait pas comme si un lien trouble nous unissait au point de rendre "madame" jalouse. Parce qu'il faut bien le dire : il n'y a plus rien entre nous. Juste un souvenir que l'un et l'autre entretenons. Chacun de notre côté

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